Pourquoi le Hamas insiste à négocier avec Israël selon ses conditions initiales
Cette fermeté s’explique par une combinaison de facteurs stratégiques, politiques et idéologiques, analysés dans un article de Mahmoud al-Hachémi, directeur du Centre de l’Union pour les études stratégiques.
D’abord, la résistance bénéficie d’un soutien populaire inébranlable. Le peuple de Gaza, malgré les souffrances, perçoit le régime israélien comme un occupant illégitime. Les précédents conflits, depuis 2008, ont montré qu’Israël n’a jamais obtenu de victoire décisive, et que toute issue s’est soldée par des négociations.
Les combattants de la résistance maîtrisent l’hébreu et connaissent les failles internes de l’ennemi. Leur connaissance approfondie du sionisme, des discours politiques et religieux israéliens, leur permet de construire une stratégie psychologique et militaire solide.
Militairement, la résistance dispose désormais d’un réseau souterrain avancé, couvrant plus de 500 km², qui permet la mobilité, la production locale d’armes et la continuité opérationnelle. Le soutien militaire direct d’acteurs régionaux comme l’Iran, le Liban, la Syrie, l’Irak et le Yémen a permis d’étendre le champ de bataille et d’obliger Israël à disperser ses forces.
L’implication directe de l’Iran dans certaines opérations, la fatigue psychologique visible chez les soldats israéliens, et le ralliement d’une nouvelle génération de jeunes à la lutte, ont renforcé la confiance de la résistance.
Le Hamas observe également l’évolution du discours international : la cause palestinienne trouve un écho grandissant face au déclin de la légitimité morale d’Israël dans les instances juridiques et médiatiques mondiales.
Le mouvement perçoit aussi que le sionisme n’est plus représentatif de tous les Juifs, comme l’a montré en juin 2025 le premier congrès mondial antisioniste de juifs à Vienne. Enfin, les négociateurs du Hamas avancent avec assurance, convaincus de représenter non pas une enclave assiégée, mais l’ensemble de la oumma musulmane.
La durée du conflit, selon eux, joue en leur faveur, car elle a permis à la résistance de s’enraciner plus profondément dans le tissu social, militaire et idéologique de Gaza.
