France : Cherbourg dit "non" à la haine
Les élus, représentants de la République, avec la communauté musulmane pour dire non à toute forme de racisme.
Sur la place de-Gaulle, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), une minute de silence, suivie d’une vibrante Marseillaise a cappella. Un fidèle musulman, Aboubakar Cissé, a été tué, le vendredi 25 avril 2025, à coups de couteau dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard). Un meurtre raciste.
Un jeune qui se fait assassiner dans une mosquée française, cela ne doit pas passer inaperçu. Qu’on soit musulmans, chrétiens, juifs, peu importe. La haine n’a pas de place dans notre République.
Omar Charaf, président de l’Association culturelle islamique (ACI), à l’initiative du rassemblement
Face à lui, drapé de la bannière tricolore, une foule de près de 300 personnes s’est réunie pour dire non à toutes les formes de haine, de racisme et de discrimination. Parmi eux, des fidèles, des élus et de nombreux citoyens venus exprimer, par leur présence, la défense d’un idéal de vivre ensemble, comme lien et liant de la société.
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Islam - Occident: réapprendre à vivre ensemble , en respectant la singularité de chacun
Nous sommes ici pour dire que chaque vie compte, que chaque injustice doit nous réveiller et que la violence ne doit jamais devenir une fatalité. Femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, croyants et non-croyants, nous sommes unis. Unis pour affirmer que la fraternité, mot appartenant à notre devise nationale, n’est pas un mot vide de sens. Que dans notre ville, dans notre pays, nous voulons une société de respect, de dignité et de paix.
Hicham Sahmoune, porte-parole de l’association
« Une France qui rassemble, une République qui protège »
Derrière ces mots, la croyance en une « France qui rassemble », une République qui « protège tous ses enfants, sans distinction ».
Un appel, aussi, à ce que le débat national ne souffle pas sur les braises, « par des mots qui divisent, ni par des politiques qui excluent, ni par des silences qui blessent ». Invité à prendre la parole, Sébastien Fagnen a justement constaté la montée, semblant inexorable et toujours plus forte, « des discours de haine », « du racisme » et des actes « antisémites et anti musulmans » dans notre pays.
Aujourd’hui, cette haine a tué un innocent, et nous devons, les uns et les autres, prendre la pleine mesure de la responsabilité qui nous incombe. Nous devons, citoyens et encore plus élus, veiller à préserver le socle républicain.
Sébastien Fagnen, sénateur PS de la Manche
Dans les prochaines semaines, il recevra au Sénat des membres de l’ACI pour évoquer ces problématiques, et faire remonter ces inquiétudes auprès du ministère de l’Intérieur. « L’essentialisation des uns et des autres amène à des extrêmes, à de la violence, et fracturent notre pays », regrette Anna Pic, députée PS de la Manche. Benoît Arrivé a lui vanté la capacité de Cherbourg-en-Cotentin à faire « ville ensemble », à être un lieu de « vivre ensemble », au-delà des croyances et des nationalités.
« Nous tournons aussi nos regards vers nos responsables nationaux, aux plus hauts niveaux de l’État, conclut Hicham Sahmoune. Nous leur demandons avec gravité, mais sans hostilité, de jouer pleinement leur rôle d’apaisement comme a pu le faire notre ancien maire Bernard Cazeneuve en tant que ministre de l’Intérieur, avec dignité et sans stigmatisation. » Des représentants des mosquées de Cherbourg ont ensuite été reçus par le sous-préfet.
actu.fr
